César entame son œuvre, la Guerre des Gaules, adressée à ses concitoyens restés à Rome, par une description géographique à la fois sobre et précise, comportant une revue des principaux peuples présents dans les gaules. Outre son expérience personnelle, il s’appuie sur les écrits, aujourd’hui perdus, d’historiens antérieurs tels Posidonius d’Apamée (mort vers 50 avant J.C.) : ainsi, s’ils ne sont pas totalement originaux, ses reportages sur les Gaules sont les plus anciens qui nous restent Gallia est omnis diuisa in partes tres, quarum unam incolunt Belgae, aliam Aquitani, tertiam qui ipsorum lingua Celtae, nostra Galli appellantur. Hi omnes lingua, institutis, legibus inter se differunt. Gallos ab Aquitanis Garumna flumen, a Belgis Matrona et Sequana diuidit. Horum omnium fortissimi sunt Belgae, propterea quod a cultu atque humanitate prouinciae longissime absunt, minimeque ad eos mercatores saepe commeant atque ea quae ad effeminandos animos pertinent important, proximique sunt Germanis, qui trans Rhenum incolunt, quibuscum continenter bellum gerunt. Qua de causa Heluetii quoque reliquos Gallos uirtute praecedunt, quod fere cotidianis proeliis cum Germanis contendunt, cum aut suis finibus eos prohibent aut ipsi in eorum finibus bellum gerunt. Eorum una pars, quam Gallos obtinere dictum est, initium capit a flumine Rhodano, continetur Garumna flumine, Oceano, finibus Belgarum, attingit etiam ab Sequanis et Heluetiis flumen Rhenum, uergit ad septentriones. Belgae ab extremis Galliae finibus oriuntur, pertinent ad inferiorem partem fluminis Rheni, spectant in septentrionem et orientem solem. Aquitania a Garumna flumine ad Pyrenaeos montes et eam partem Oceani quae est ad Hispaniam pertinet; spectat inter occasum solis et septentriones. Légende:
nominatifaccusatif génitif datif ablatif verbe
La Gaule entière est divisée en trois parties dont l’une est habitée par les Belges, l’autre par les Aquitains, la troisième par ceux qui se nomment Celtes dans leur langue et que nous appelons Gaulois.
Toutes ces nations diffèrent entre elles par la langue, les institutions et les lois.
La Garonne sépare les Aquitains des Gaulois, la Marne et la Seine les séparent des Belges.
De tous ces peuples, les Belges sont les plus courageux parce qu’ils sont étrangers à la politesse et à la civilisation de la province et que les marchands se rendent rarement chez eux et ne leur apportent pas ce qui contribue à affaiblir l’esprit, ils sont d’ailleurs voisins des Germains avec qui ils sont en guerre perpétuelle.
Pour cette raison, les Helvètes surpassent aussi en valeur les autres Gaulois parce qu’ils engagent contre les Germains des luttes presque quotidiennes, soit en les repoussant de leur propre territoire, soit en les envahissant.
Une partie de la Gaule, comme nous l'avons dit, est habitée par les Gaulois, elle commence au Rhône, et est bordée par la Garonne, l'Océan et les frontières des Belges ; du côté des Séquanes et des Helvètes, elle va jusqu'au Rhin, elle est située au nord.
Celle des Belges commence à l'extrême frontière de la Gaule, et est bordée par la partie inférieure du Rhin, elle est orientée vers le nord et l'orient.
L'Aquitaine s'étend de la Garonne aux Pyrénées et à cette partie de l'Océan qui baigne les côtes d'Espagne ; elle regarde entre le couchant et le nord. |