« Spartacus » En 73 av J.C., Spartacus s’échappe de son école de gladiateurs située à Capoue en compagnie de compagnons d’infortune, Crixus et Oenanus. Très vite, ils rassemblent plus de dix mille hommes. Ils établissent leur camp sur le Vésuve, mettent en pièces les troupes de Clodius Glabrus et se rendent maîtres d’autres camps romains. Deinceps totamque pervagarunt Campaniam. […] Adfluentibus in diem copiis cum iam esset iustus exercitus, e viminibus pecudumque tegumentis inconditos sibi clipeos et ferro ergastulorum recocto gladios ac tela fecerunt. Ac ne quod decus iusto desset exercitui, domitis obviis etiam gregibus paratur equitatus, captaque de praetoribus insignia et fasces ad ducem detulere. Nec abnuit ille de stipendiario Thrace miles, de milite desertor, inde latro, deinde in honorem virium gladiator. Qui defunctorum quoque proelio ducum funera imperatoriis celebravit exsequiis, captivosque circa rogum iussit armis depugnare, quasi plane expiaturus omne praeteritum dedecus, si de gladiatore munerator tum fuisset. Inde iam consulares quoque adgressus in Appennino Lentuli exercitum cecidit, apud Mutinam Caii Crassi castra delevit. Quibus elatus victoriis de invadenda urbe Romana—quod satis est turpitudini nostrae—deliberavit. Tandem enim totis imperii viribus contra myrmillonem consurgunt pudoremque Romanum Licinius Crassus adseruit; a quo pulsi fugatique—pudet dicere—hostes in extrema Italiae refugerunt. Ibi circa Bruttium angulum clusi, cum fugam in Siciliam pararent neque navigia suppeterent, ratesque ex trabibus et dolia conexa virgulis in rapidissimo freto frustra experirentur, tamen eruptione facta dignam viris obiere mortem et, quod sub gladiatore duce oportuit, sine missione pugnatum est. Spartacus ipse in primo agmine fortissime dimicans quasi imperator occisus est. Légende: nominatifaccusatif génitif datif ablatif verbe
Ils parcoururent ensuite toute la Campagnie
Leurs troupes grossissaient chaque jour, et ils formaient déjà une véritable
armée. Avec de l'osier et des peaux de bêtes, ils se fabriquèrent de grossiers
boucliers ; et le fer de leurs chaînes, refondu, leur servit à forger des épées
et des traits.
Pour qu'il ne leur manquât rien de ce qui convenait à une armée régulière, ils
se saisirent aussi des troupeaux de chevaux qu'ils rencontrèrent, se
constituèrent une cavalerie, et ils offrirent à leur chef les insignes et les
faisceaux pris à nos préteurs.
Spartacus ne les refusa point, Spartacus, un ancien Thrace tributaire devenu
soldat, de soldat déserteur, ensuite brigand, puis, en considération de sa
force, gladiateur.
Il célébra les funérailles de ses officiers morts en combattant avec la pompe
réservée aux généraux, et il força des prisonniers à combattre, les armes à la
main, autour de leur bûcher. Cet ancien gladiateur espérait effacer ainsi l'infamie de tout son passé en
donnant à son tour des jeux de gladiateurs.
Puis il osa attaquer des armées
consulaires ; il écrasa celle de Lentulus dans l'Apennin, et près de Modène il
détruisit le camp de Caïus Crassus.
Enorgueilli par ces victoires, il songea à
marcher sur Rome, et cette seule pensée suffit à nous couvrir de honte.
Enfin, toutes les forces de l'empire se dressèrent
contre un vil gladiateur, et Licinius Crassus vengea l'honneur romain. Repoussés et mis en fuite, les ennemis, - je rougis de
leur donner ce nom - se réfugièrent à l'extrémité de l'Italie
Enfermés dans les environs de la pointe du Bruttium,
ils se disposaient à fuir en Sicile. N'ayant pas de navires, ils construisirent
des radeaux avec des poutres et attachèrent ensemble des tonneaux avec de
l'osier ; mais l'extrême violence du courant fit échouer leur tentative. Enfin,
ils se jetèrent sur les Romains et moururent en braves. Comme il convenait aux
soldats d'un gladiateur, ils ne demandèrent pas de quartier.
Spartacus lui-même combattit vaillamment et mourut au premier rang, comme un vrai général. |