ContexteCésar est assassiné en -44. Le système politique et les valeurs morales qui ont permis à Rome de devenir une immense puissance ne sont plus adaptés à un empire devenu trop grand. Toutes les conditions sont réunies pour l’instauration, à travers des guerres civiles, d’un système monarchique, l’Empire.
En –44, Marc Antoine, ancien lieutenant et fidèle partisan de César qui revendique sa succession politique, ne se méfie guère d’Octave, le jeune fils adoptif de César, que le dictateur a désigné comme héritier. En –43, après la défaite des Césariens à Modène, Antoine et Octave se réconcilient et forment avec Lépide, un ancien allié de César, le second triumvirat. S’étant mis d’accord contre le sénat, ils procèdent à des exécutions massives, connues sous le nom de proscriptions (Cicéron en fut une des premières victimes). Après avoir écrasé les républicains à Philippes (octobre –42), les Triumvirs scellent leur accord par la paix de Brindes : Lépide prenait l’Afrique, Octave recevait l’Occident (Italie, Gaule, Espagne) et Antoine l’Orient. Comme jadis César, Antoine s’éprend de la belle Cléopâtre. Contre lui, Octave prétend défendre les valeurs romaines d’Occident ; il chasse ses partisans de Rome et, en –32, déclare la guerre à Cléopâtre. Cette guerre civile s’achève par la bataille navale d’Actium, le 2 septembre –31 : Antoine vaincu, se replie en Egypte où, cerné par l’armée d’Octave, il se donne la mort, suivi par Cléopâtre. Octave est désormais seul maître incontesté du monde romain.
La naissance de l’Empire : Auguste (-63à14), règne de -27 à 14 Seul rescapé des guerres civiles qui continuent après la mort de César, Octave, fils adoptif de César, qui a tiré les leçons de l’échec de César, cherche comment régner sans indisposer le sénat, en s’abritant derrière les institutions républicaines, qu’il détourne habilement. En –28, ayant accompli sa tâche (l’ordre est restauré et les assassins de son père punis), il déclare son intention de redevenir un simple citoyen et remet au sénat tous ses pouvoirs, sauf le consulat. En –27, le sénat reconnaissant lui accorde, entre autres honneurs, le titre d’Augustus (aug : indiquant l’augmentation du charisme divin). Octave Auguste apparaît désormais comme le Princeps idéal, « premier » des citoyens romains qu’il a pour charge de guider. C’est le début de l’Empire.
Peu à peu, Octave Auguste concentre entre ses mains tous les pouvoirs : pouvoir politique (imperium proconsulaire sur toutes les provinces et Rome, puissance tribunicienne à vie, titre de Princeps Senatus, préfet des mœurs), pouvoir militaire de chef des armées (imperator) et pouvoir religieux de Grand Pontife. Il reçoit le titre emblématique de pater patria («père de la patrie), protecteur et patron de l’Italie. Il crée une administration qu’il contrôle en choisissant personnellement les hauts fonctionnaires qu’il place à sa tête : légats et préfets du de César (100-44), qui est assassiné aux Ides de mars de l’année 44.
On le présente souvent comme un être cruel, calculateur, antipathique
mais avec un certain panache. Il a su se présenter comme le restaurateur
de la liberté et de la paix (construction de l’Ara Pacis : temple de la
paix, à partir de –13) même si les postes du gouvernement ont beaucoup
moins de pouvoir que sous la République.
La période dans laquelle il agit est une période beaucoup plus calme sur
le plan politique et guerrier ce qui permet un développement dans le
domaine culturel. Auguste accorde toute son attention à l’urbanisme, il
dira « avoir trouvé une Rome de briques et l’avoir laissée de marbre ».
On assiste à un véritable épanouissement des arts avec cependant le
culte de l’empereur (développement par exemple de la poésie de cour).
Auguste projette de mettre des artistes au service de son pouvoir et de
sa politique. Il chargea un de ses familiers, Mécène, de réunir autour
de lui à cette fin les plus grands créateurs (en autres les poètes
Horace et Virgile). C’est pourquoi on parle souvent « d’âge d’or », pour
désigner le siècle d’Auguste.
Auguste laisse à sa mort, en 14 après J.C., un régime politique solide
mais sans règle de succession. Auguste ayant été adopté par César, les
empereurs prirent le nom de César, qui servit le plus souvent à les
désigner (ce nom se retrouve dans Tsar en russe, Kaiser en allemand).
Adoptés ou choisis sous la pression des circonstances, les « Césars »
sont des empereurs de valeur très inégale, si l’on en croit les
historiens Suétone et Tacite
Définition de la notion d’empereur Un empereur romain n’est ni un roi ni un dictateur, et le pouvoir qu’il exerce n’est pas un regnum (ce mot désignant ce que nous appelons l’absolutisme ou la tyrannie). Désigné par le sénat, il est le « premier » des sénateurs, donc, bien sûr des Romains (princeps) ; il est par ailleurs, comme chez nous le président de la République, chef suprême des armées, et à ce titre est appelé imperator (« général en chef »), dont nous avons fait « empereur » ; il est enfin désigné couramment par le nom de Caesar (qui donnera en allemand Kaiser et en russe Tsar), dans la mesure où son pouvoir dérive de celui d’Octave Auguste, lui-même fils adoptif de César.
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