Dans l’Antiquité romaine, on distingue deux catégories d’individus : l’homme libre, qui seul a le statut de citoyens (civis,-is) et l’esclave (servus, i)
Comment on devient esclave Dans toutes les sociétés antiques, les esclaves sont, à l'origine, des prisonniers de guerre que le vainqueur s'approprie comme un butin. L'État, « propriétaire» de ces hommes et de ces femmes, peut les garder à son service ou les vendre à des particuliers.
Les enfants d'esclaves sont esclaves à leur tour.
Les Romains ne considèrent pas pour autant leurs esclaves comme des « sous-hommes », mais comme des hommes... qui n'ont pas eu de chance. Toutefois, à Rome, tout esclave peut être rendu à la liberté grâce une formalité administrative qui fait de lui un affranchi (libertus), homme libre à part entière.
La condition des esclaves Un esclave ne peut rien posséder ni être soldat. En théorie, le maître dispose de son esclave comme d'un objet, c’est une « outil parlant : instrumentum vocale »: il a tous les droits sur lui, s'en sert comme d'un outil, peut le revendre, le léguer en héritage... Cela dit, un maître trop brutal est sévèrement jugé par l'opinion.
Dans les métiers les plus pénibles et les moins qualifiés (mineurs, manœuvres, terrassiers), on fait souvent travailler les esclaves jusqu'à épuisement définitif. En outre, ces malheureux n'ont pratiquement aucune chance de percevoir des gratifications et d'économiser le « pécule» (peculium) qui leur permet de racheter eux-mêmes leur liberté.
Ces déshérités sans espoir se révoltent souvent ou tentent de s'enfuir, mais leurs chances de succès sont très minces. La grande révolte conduite par Spartacus, en 73 av. J.C, fit trembler les Romains parce qu'elle avait à sa tête des gladiateurs, hommes qui savaient se battre et que 120000 esclaves vinrent se joindre à Spartacus.
L' esclave « familial »Tout citoyen romain possède au moins un esclave. Certaines familles riches pouvaient en avoir plus de cent. Les esclaves d'un même maître appartiennent à la familia (ce terme désigne l'ensemble des personnes qui vivent dans la même maison). Certains vivent dans l'entourage proche du maître de maison (pater familias) : il s'agit des servantes (ancillae), nourrices (nutrices), valets (ministri), domestiques (cuisiniers, jardiniers, concierges).
D'autres, reconnus pour leurs compétences professionnelles remarquables, occupent les fonctions de secrétaire (scriba), médecin particulier (medicus), précepteurs (paedagogi, praeceptores). Leur sort est comparable à celui des employés de maison dans les familles bourgeoises du siècle dernier ou à celui des esclaves noirs dans certaines plantations du sud de l'Amérique: ils sont exposés à l'autorité parfois brutale des maîtres, mais bénéficient éventuellement de leur affection et sont souvent affranchis pour leurs mérites.
L' esclave « fonctionnaire » L'État emploie de son côté un grand nombre d'esclaves aux compétences variées dont l'entretien est payé par un impôt sur le sel appelé salarium : de là vient notre «salaire». Les plus instruits travaillent dans les grandes administrations. Certains d'entre eux ont beaucoup d'influence sur les magistrats au service desquels ils travaillent et, une fois affranchis, joueront sous l'Empire un rôle éminent dans la politique, devenant de véritables « ministres» des empereurs.
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