La domus

Villa

Certainement tu serais choquée de l’extérieur de la maison: en effet les murs sont peints sur toute la pourtour en jaune/écru et rouge, avec des inscriptions sur les murs. Ces inscriptions ne sont pas vraiment des graffitis, ils arrive même parfois que ce soient les propriétaires des domi eux-mêmes qui demandent à ce que leur maison soit tagguée. Il s'agit en fait d’inscriptions électorales. Chaque famille faisait peindre, en période d'élection,  des messages de soutien pour leur candidat préféré. Bien évidemment, il arrivait que des petits plaisantins rajoutaient des inscriptions...

La maison romaine tradition­nelle (la domus), construite sur le modèle des maisons étrusques, est aménagée de façon simple. C'est un bâtiment de forme rectangulaire, sans fenêtres extérieures (pour garder la chaleur l’hiver et la fraîcheur l’été), dont la seule ouverture sur la rue est la porte d'entrée (janua) qui donne sur un vestibulum. Les pièces sont disposées autour d'une vaste salle carrée à ciel ouvert, l'atrium, qui sert non seulement de cuisine et de salle à manger pour la familia mais aussi de point d'éclairage et de point d'eau: un orifice carré (le compluvium) percé dans le toit de tuiles laisse passer le soleil et l'eau de pluie (recueillie dans un bassin, l'impluvium), tout en facilitant l'évacuation des fumées.


VESTIBULUM

Le vestibule est la pièce d'entrée de la maison. On y accueille le visiteur par un message de bienvenue, tel le "Have" de la maison du Faune, ou par une mise en garde sévère contre les intrusions extérieures : "Cave Canem"(prends garde au chien).
Un chien en mosaïque garde symboliquement l'entrée. Il faut aussi tout de suite attirer la chance sur la maison. Ainsi, dans le vestibule de la maison des Vettii à Pompéi, une fresque représente Priape, dieu protecteur des jardins et de la vigne, qui protège la maison contre le mauvais oeil et assure la prospérité. Son sexe démesuré est pesé sur le plateau d'une balance et s'équilibre avec une bourse pleine de pièces de monnaie, prix de sa protection. Au sol, un panier rempli de raisins  et d'autres fruits évoque la fertilité de la terre.

ATRIUM

L'atrium est la pièce centrale de la maison romaine. Son toit ouvert permet de recueillir l'eau de pluie.  L'atrium est orné de bustes représentant le propriétaire et abrite le coffre aux trésors. On peut rapprocher le mot atrium de ater, atra, atrum qui signifie noir, sombre car il est très peu éclairé et on suppose que ses murs sont noircis par la fumée des braseros.

CUBICULA (Les chambres à coucher)

elles sont séparées de l'atrium par un simple rideau ou une cloison coulissante. Leur mobilier consiste en un coffre pour ranger les vêtements et un lit (cubile, lectus), constitué d'un cadre de bois sur lequel sont tendues des sangles de cuir pour poser un matelas. Dans un coin est installé une petite chapelle, le lararium, où l'on honore l'âme des ancêtres considérés comme les divinités protectrices du foyer.

CULINA (cuisine)

Dans les premiers temps, les Romains n'ont pas de pièce spécialisée pour la cuisine : on installe un brasero là où l'on trouve un petit espace libre. Ensuite apparaît la culina, pièce équipée d'un four en brique et d'un évier.

TRICLINIUM ( salle à manger)

A l'origine, les maisons n'ont pas toujours de salle à manger. On se restaure dans le tablinum ou l'atrium assis sur des fauteuils ou des tabourets. Puis les riches Romains adoptent l'usage du triclinium, où l'on s'allonge sur des banquettes. La pièce généralement petite en contient trois, disposées en U. Trois personnes peuvent s'installer sur une banquette. Le mot triclinium vient de "acclinis,-e" qui signifie "qui penche sur, qui est appuyé à".

TABLINIUM

Le tablinum se trouve au fond de l'atrium, dans l'axe du vestibule. Il n'a pas de mur de façade. Un simple rideau ou une cloison de bois le sépare de l'atrium . Avant l'apparition de la salle à manger, le maître et la maîtresse de maison déjeunent et dînent dans cette pièce. Cette pièce sert aussi de chambre, de salle de réception, de bureau. Selon certains historiens, la pièce principale de la maison primitive est le tablinum et l'atrium n'est qu'une cour. Il est souvent décoré de mosaïques

ALA

De chaque côté de l'atrium, se trouvent deux salles, les ailes, ouvertes directement sur celui-ci. A l'origine, elles renferment des images des ancêtres. Plus tard, elles ont des utilisations plus diverses, elles servent souvent à fournir de la lumière grâce aux fenêtres donnant sur l'extérieur. Cette photo représente une aile de la maison des Vettii qui est décorée de  belles peintures du troisième style. 

BALNEUM

Elle est toute petite en fait, c’est la raison pour laquelle elle n'était   pas indiquée sur le plan ...Les romains y font  juste une toilette rapide le matin...   
L'éclairage est assuré par des chandelles de suif ou de cire et des lampes à huile en terre cuite ou en bronze. On se chauffe avec des braseros (bassin de métal, rempli de charbons ardents).
Au fil du temps et sous l'influence de l'architecture grecque, la domus s'agrandit souvent au-delà du tabli­num par l'adjonction d'un péristyle (galerie rectangulaire entourée de colonnes) donnant sur un jardin intérieur (hortus) agrémenté d'un bassin (piscina), autour duquel on construit d'autres chambres. C'est dans cette partie que s'organise désormais la vie de la familia; le dominus peut louer quelques pièces donnant sur la rue pour l'installa­tion de boutiques ou d'ateliers d'ar­tisans (officinae ou tabernae). Les plus riches des romains avaient des bains privés ; mais en général on se rendait aux thermes publics.

Insulla 

Pour faire face à l'arrivée massive de nouveaux habitants dans les villes, les architectes construisent des immeubles qui, dans les quar­tiers populaires, remplacent rapide­ment la domus dès lors réservée aux quartiers « chics ». Ces immeubles, appelés insulae (îlots) peuvent atteindre sept étages sur une hau­teur de vingt mètres (devant les excès des architectes, les empereurs devront limiter la hauteur de ces gratte-ciel...).
   Les loyers des logements sont souvent fort chers et les problèmes de voisinage très nombreux (bruits assourdissants dus à l'absence d'iso­lation, incendies liés à la mauvaise utilisation des braseros). Les fenêtres sans vitres rendent difficile le chauffage et le ravitaillement en eau est très pénible pour les loca­taires des étages supérieurs, qui doi­vent la puiser dans des fontaines publiques puis la monter jusque chez eux. Les conditions de vie y sont insalubres, surtout dans les derniers étages.
 C'est pourquoi les plus aisées louent les étages infé­rieurs tandis que les pauvres s'entas­sent sous les toits. Il n’y a pas d’eau courante, il faut descendre la chercher... idem pour les toilettes... Pour se chauffer, ou faire la cuisine, on utilise des braséros... Imaginez ce qui peut se passer si quelqu’un qui habite au 7ème étage en renverse un... Il n’y a plus qu’à se sauver, car tout va brûler !
Les écroulements sont fréquents en raison de la mauvaise qualité des constructions (les entrepreneurs construisent en brique ou en bois pour remplacer la pierre de taille, beaucoup plus chère).
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